Le troisième album du groupe de Brooklyn Told Slant est en réalité l’œuvre d’un seul homme : Felix Walworth. Entre folk et pop, Walworth délivre un album d’une grande intensité, inspiré par le Nebraska de 1982 du "Boss".
La voix de Walworth, qu’elle soit écorchée ou apaisée, ne cache rien et retranscrit sans fard son émotion à fleur de peau et rappelle celle de Jamie Stewart de Xiu Xiu par moments ("Whirlpool", "Fog on the glass", etc...) tandis que les compositions se tissent à travers des rythmiques hypnotiques, un piano qui ruisselle, une guitare réconfortante ou encore une harpe enveloppante.
Cet album est centré autour de la dévotion d’après Walworth. Les chansons parlent en grande partie de personnages qui dépendent les uns des autres et sont dévoués les uns aux autres, même si cela signifie la destruction. Ne reste alors plus que l’absence, cette absence qui alimente les titres les plus poignants, comme sur "Family Still", qui atteint son paroxysme avant de se terminer sur l’une des lignes les plus touchantes de l’album : "Je mets mes mains sur ta poitrine / J’espère qu’elle bat quand je te quitte" ("I put my hand on your chest / I hope it beats when I leave you").
Point the flashlight and walk nous raconte des histoires et nous questionne sur l’inutilité de certaines relations superficielles, sur les bienfaits de la solitude mais également la peur de ne pas en sortir à grand renfort de phrases chocs répétées tels des mantras.
Ainsi, voici donc votre quête spirituelle ! Si vous vous décidez à suivre Told Slant, équipés de votre lampe de poche et guidés par la lune, il ne vous reste plus qu’à marcher vers la ville, l’école, ou la mer.
Chronique proposée par Steven Floc’h de l’émission TRANS VINYL EXPRESS.
Titres :
– Meet you in the City
– Bullfrog choirs
– Flashlight on
– Run around the school
– Whirlpool
– Family still
– No backpack
– Moon and sea
– Fog on the glass
– Anchor
– From the roofbeams
– Walking with the moon
